un helvétisme que je ne savais pas connaître
- 3 minutes read - 474 words - kudos:Mon beau-frère s’intéresse beaucoup aux langues. Moi aussi, d’une manière générale, mais lui, il se fonce dans une langue quelconque quand l’envie lui prend. C’est donc comme ça qu’il sait lire un peu en français, en espagnol, en turc, en néerlandais, et ainsi de suite. Si je n’ai pas la largeur de ses compétences linguistiques, j’ai quand-même une meilleure connaissance du français que lui, et il lui arrive donc de me poser des questions sur le français.
Il y a quelques semaines, il m’a envoyé un SMS pour demander si je savais la traduction français du mot anglais « urinal »—c’est-à-dire, urinoir. Je me débrouille assez bien en français, mais il existe des limites assez fermes à ma connaissance. Je sais parler le français du manuel scolaire parce que j’ai suivi beaucoup de cours de français, et je sais parler de ce qui se passe dans le monde parce que j’écoute et je lis les infos en français. Il y a d’autres sujets que je peux aborder grâce à mon expérience dans ces domaines-là, mais il y a quand-même beaucoup que je ne sais pas dire en français. Quand ma fille est née, j’étais sûr de pouvoir lui parler uniquement en français et ainsi lui donner le cadeau du bilinguisme dès un très jeune âge, mais je me suis vite rendu compte que je ne savais pas parler le français des bébés et enfants, et j’ai dû abandonner.
Quand mon beau-frère m’a textoté, j’ai répondu en disant que je ne croyais pas avoir déjà eu une conversation en français où on a parlé des urinoirs et que je ne lui serais pas très utile. Pourtant, je lui ai dit, il y avait le mot « pissoir » qui me disait quelque chose, mais je me demandais si mon cerveau inventait le mot en voulant avoir la réponse à sa question. Après lui avoir répondu, je me suis tourné vers Wikipédia pour trouver la vraie réponse. Quel plaisir de découvrir que « pissoir » est bel et bien une traduction possible du mot anglais—et, en plus, que c’était un helvétisme ! Comme beaucoup d’étrangers, j’ai surtout appris le français parisien, et je suis toujours content d’apprendre tel ou tel régionalisme. Le français suisse m’intéresse surtout, vu que j’ai passé la moitié de mon séjour de deux ans en Europe francophone en Suisse.
Il me semble assez bête d’être si fier de m’être souvenu du mot « pissoir ». Même dans ma langue maternelle, j’ai un esprit assez conservateur qui évite de trop parler de ce qui se passe au WC, et je ne dirai jamais que ce mot est le plus beau de tout le vocabulaire francophone. Malgré tout cela, je suis content de me rendre compte qu’il y a des mots français que je connais sans les savoir—surtout quand ce sont des helvétismes !
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